Nous voulons une École où chaque jeune pourra construire son avenir

Texte signé par les organisations suivantes : Ceméa, Crap, Éducation & devenir, FCPE, Foeven, Francas, GFEN, Icem-Pédagogie Freinet, Ligue de l’enseignement, OCCE, Peep, SE-Unsa, Sgan-CFDT, SNPDEN


Nous, signataires de ce texte, avons, séparément ou ensemble, fait des propositions convergentes pour construire une École pour la réussite de tous les jeunes. Nous contestons avec force les propos du ministre de l’éducation qui prétend qu’il n’y a pas d’alternatives à son projet de loi.

Nous dénonçons l’incapacité de l’actuel projet de loi à transformer l’Ecole, à lui donner une ambition à la hauteur des défis éducatifs, politiques, économiques, écologiques et sociaux que les citoyens du XXIème siècle vont devoir affronter. Les mesures avancées sont passéistes et conservatrices : la suppression des TPE (Travaux personnels encadrés) en terminale et le retour des punitions collectives allaient déjà dans ce sens.. Faire porter aux familles et aux élèves la responsabilité de l’échec est inacceptable. Permettre de recourir au redoublement, chaque année, dès le cours préparatoire, ne résoudra ni la question de l’apprentissage diversifié des élèves ni la question de l’échec scolaire. Confondre, avec la note de vie scolaire, sanction et éducation, respect des règles et engagement citoyen, est un retour en arrière.

L’École à laquelle nous croyons ne peut accepter de laisser des élèves au bord du chemin. Elle refuse toute orientation précoce pendant la scolarité obligatoire et toute reconstitution de filières ségrégatives.

Nous continuons d’exiger le maintien d’une scolarité commune de la maternelle à la 3ème. Nous continuons d’exiger de faire vivre l’organisation scolaire par cycles permettant la différenciation des interventions pédagogiques et l’accès aux connaissances et compétences selon le rythme de chacun.

Nous continuons d’exiger que les contenus des connaissances et des compétences soient réactualisés, que les formes d’évaluation soient diversifiées, y compris pour le baccalauréat, et que les missions et la formation des enseignants soient redéfinies, favorisant en particulier le travail de groupe et l’accompagnement individualisé des élèves dans leur processus d’apprentissage.

Le système éducatif reste aujourd’hui à transformer en profondeur. Ce projet de loi ne le permettra pas. Il ne trace aucune perspective d’avenir pour l’École du XXIe siècle. Il ne crée pas les conditions de la réussite de tous les élèves, il n’a ni vision prospective ni ambition pédagogique et citoyenne.

Pourtant, de nombreuses pratiques innovantes, peu valorisées par l’Éducation nationale, fonctionnent avec succès dans des écoles, des collèges et des lycées : elles témoignent qu’il est possible de se préoccuper de l’avenir de chaque élève sans réduire les exigences scolaires..

Une École qui se soucie de chacun, qui l’accompagne au plus haut niveau possible, qui participe à la construction du futur citoyen, qui fait travailler ensemble tous les acteurs de la communauté éducative, c’est possible !

C’est cette École-là que nous voulons promouvoir avec toute la Nation !